Vicky JAIME
« Tu as profité que je m’éclipse pour te dévêtir hâtivement et te glisser nue sous le drap. (…) Debout, j’effleure le drap de satin qui me livre tes courbes. Je promène ma rose sur tes pieds puis, très lentement, je remonte ton corps. Je dessine quelques arabesques sur ton ventre et habille tes seins de volutes parfumées. (…) Ma main prend le relais, tremblante, maladroite. Je recommence le même itinéraire sans la rose. Le drap de satin entre ta peau et la mienne restitue la chaleur de ton corps impatient. Tu voudrais que je l’écarte, tu implores l’impact, je n’en fais rien. J’explore ton corps patiemment. Je me revois enfant dessinant avec les doigts sur le sable chaud.
Mes mains, guidées par ton souffle, prennent de l’assurance.
Je saisis le drap posé sur tes épaules et le fais délicatement glisser sur ta peau, jusqu’à ton nombril. Ta respiration est haletante. Ta nudité s’offre à mes yeux, je devine les geysers de ton désir. Tu attrapes mon bras, m’attires dans le lit et me déshabilles.
Tu m’embrasses… un premier baiser furtif, un deuxième à peine plus long, puis un troisième…
Emportée par ta fougue, ta langue tournoie, explore et courtise la mienne… Me reste le goût torréfié de ton baiser. Je chancelle.
Je suis ivre. Je ferme les yeux. Je veux fuir ton regard qui me précipite vers la capitulation. Du revers de ta main, tu calligraphies des vagues sur mon ventre, le vertige nous gagne…
Vacillante, tu te blottis contre moi. Ta bouche escalade mon sein, dévale une pente pour aussitôt gravir l’autre, jusqu’au sommet que tu enveloppes d’un baiser éternel. Ta langue dessine des circonvolutions sur mon téton. Tu le captures pour l’entraîner dans ta bouche gourmande. Tu règnes sur moi de toute ta sensualité quand d’un léger haussement d’épaule, je te prie de m’épargner. Tes lèvres papillonnent sur mon ventre pendant que ta main, d’une caresse, apaise mon ardeur.
L’instant qui suit, nous ne sommes plus qu’un entrelacement d’ondes. Une symphonie inaudible rythme nos ébats.
Le feu à l’embouchure de mon être, crépitant. Ma chair, un enchevêtrement de canaux où le frisson glacial contraste avec les sensations incandescentes. Un arc fou, bleuté, m’électrise par à-coups puis se propage au tien. Et dans une explosion, nous signons un pacte pour être pour longtemps captives. »