Au cours de sport de la cité scolaire Jules Ferry (9ème), chaque lundi, le fauteuil roulant est devenu un "objet d'expression".
Depuis la rentrée, six élèves handicapés motuers et six valides pratiquent ensemble une heure de danse contemporaine dans le cadre de l'unité pédagogique d'intégration, qui vise à insérer au mieux les adolescents déficients dans des "cours classiques".
Evoqué récemment lors d'un colloque organisé par le rectorat de Paris, ce dispositif est amené à se développer avec la scolarisation en hausse des élèves handicapés dans le second degré.
"Au tout début, raconte Anne Lise Taibi, professeur d'EPS, les élèves valides ont participé au cours dans des fauteuils roulants achetés par l'établissemment. Le but était de montrer qu'ils faisaient partie intégrante du corps".
Les sièges, utilisés de façon artistique dans la chorégraphie, permettent de jouer avec les bras et les jambes de chacun.
Pour les élèves, l'expérience a permis de faire tomber immédiatement "les préjugés".
"Pour moi, la danse était réservé aux valides, raconte Marine, assise dans son fauteuil. J'étais timide. Mais aujourd'hui, je me sens plus à l'aise".
"Nos sensibilités sont différentes, souligne Saskia. Ce qui nous permet de jouer sur les contrastes entre le haut et le bas du corps".
Aïcha explique, elle, que le "fauteuil n'est plus un obstacle".
Aidée par des professionnels du théâtre de Chaillot et de la compagnie Tatoo, Anne Lise Taïbi souligne que ce dispositif "favorise l'intégration dans la société".
A la fin de l'année, les élèves ont bien l'intention de présenter un spectacle. Seule la salle leur fait défaut pour le moment.
Source : "Journal le 20 minutes - Edition de Paris, Carole Bianchi - 27/01/2009"Encore une belle initiative, en espérant que leur spectacle de fin d'année verra le jour.