Le Handicap ... cap sur Handy ???

Un dernier supplice à raconter avant de déboucher sur une évolution plus réjouissante:
à Bxl, l'examen neurologique de la jambe gauche était de tout repos, rien ne passait. Le 27 sept 89, dans la Clinique de l'Europe à Port Marly-78, avec un spécialiste de haut vol sans doute, mais dans un cabinet qui ressemblait plus à une cabine de chercheur en ondes électro-acoustiques. Cadrans-aiguilles ou affichage digital, cables de liaison partout entre tous ces moniteurs, ronronnement typique permanent de sources électriques. Entre tout cela, à les toucher, le lit du prochain torturé.
Spécialiste peu explicatif, sauf avec 2 phrases: "Attention, je pique (j'en avais l'habitude), immédiatement après: "Attention, ça SAUTE" Comme un pantin, je décollais du lit de 10 cm, malgré mes deux poings agrippés aux barres. Et ce à 8 reprises, fonction des "muscles "à vérifier.

Certes, il faisait chaud dans ce cabinet futuriste, mais ce n'était plus des gouttes qui me coulaient de partout, mais un flot de sueurs chaudes. Je reprends quelques phrases du rapport:

"Strictement auncun potentiel sensitif,ceci malgré un moyennage de longue durée en stimulation supra-maximale
"Dénervation est complète au niveau de l'ensemble des muscles...."
"Paradoxalement la dénervation n'est que partielle au niveau de l'adducteur du gros orteil". Exact, je peux contracter ce seul gros orteil. Cadeau du ciel, du diable ou du mystère du corps humain?

Un mois avant, fin août: premier WE autorisé à la maison. Il y avait au moins un photographe. Just a great moment. Depuis ce 11 mai, enfin en milieu familial, jardin, soleil.... et fleurs. Cuisine et chambre à coucher. (Ne vs moquez pas)

Ce qui redonnait du peps pour rentrer le lundi-matin au Centre, où bientôt je sauterai avec une seule béquille.

Septembre 1989: bel été, une béquille avec parfois des démos idiots à la salle kiné: avec appui de la main droite et le pied, accroupi, vouloir sauter comme dans une danse russe(?) dont le nom commenait avec "kacha...". Donnant le tournis, cela finissait par terre, avec engueulades des kinés.
Rentrée des classes: l'aînée avait raté son bac ("elle n'avait rien foutu" d'après elle), la cadette Eva au lycée JJ Rousseau à Montmorency, planche à roulettes populaire. Visites de ma famille (nièces etc) venant de B. Bref: des journées plus supportables par une autonomie plus large, le parc, visites avec pains au chocolat, fruits... . Sur toute cette période, j'avais raté les festivités de 1989, le maillot jaune perdu pour quelques secondes le dernier jour pour L. Fignon, la chute du mur de Berlin.... Par la radio j'apprenais la disparition de l'avion UTA avec plein de victimes....

Relation difficile avec mon employeur: malgré l'engagement de payer les frais de déplacement pendant le séjour clinique à Bxl, il digérait mal les chiffres. Pourtant calculés suivant le barême kilométrique légal. Il payera et moi, par réaction, j'ai vendu les quelques actions de la holding qui coiffait l'entreprise. Petit portefeuille sans intentions spéculatives. Ce qui a donné quelques plus-values. Mais tout cela sentait la "poudre". Dénouement en déc89-janvier 1990.

Une photo d'action: elle avait 14 ans. Faisait aussi de la gym.



Demain, hommage à mes kinés avec photos. Des hommes, désolé!

Fin sept, je fais une ballade avec 2 béquilles, mon Nikon et clope au bec: montée de 400 m vers l'eglise du village, suivi d'une descente de 500m de la rue de la République: tout seul en découverte de l'école maternelle, de ruelles, l'épicier et le boucher, disparus depuis, la nelle mairie, un chien berger aux abois.... Avant, je ne faisais que monter cette rue en voiture, sans regarder. Content de moi, mais épuisé, essoufflé au retour, trempé!

Ns ns approchons de la sortie fin octobre, pour entamer un épisode délicat avec mon employeur.



Mes 2 kinés: à gauche Hugues, qui au début devait contourner le Pb de l'extrême sensibilité du pied gauche, à droite,Jean-François, en formation. Merci à eux: ils m'ont mené aussi loin que possible. Remarquez le pied gauche, en position identique sur leurs épaules. Ces deux jeunes, que sont-ils devenus 20 ans après? Mariés, pacsés, père de famille: I don't know.
A demain
Walter

Bientôt la sortie du Centre. Une 2ième électromyographie a été courte: dès les petites décharges par des points précis, se confirmait la dénervation. Je n'ai donc pas dû "sauter" au plafond.
Une béquille dans le parc et rencontres régulières avec la multitude de chats. Un peu farouches, car un peu sauvages. De fait, des C... jetaient des chatons non voulus par dessus une grille condamnée, de nuit je présume. Ces petits félins remontaient le moral.

Ils trouvaient une bonne nourriture derrière les cuisines. Voir la photo.
A demain
Walter

L'automne progresse, toujours soleil: j'ai choisi un arbre témoin que je shoote chaque semaine, du balcon de la chambre, télé 300 mm.Pour découvrir qu'il ne s'agit pas d'un seul arbre mais d'un bosquet d'arbres, se déplumant au gré des vents.

Une coucou à deux patients, dont j'ai déjà parlé: Karim, l'intérimaire sans contrat, électrocuté au premier jour de travail. Le garçon, un peu trisomique, avec sa fracture assez compliqué. Vingt an après: où sont-ils?

Femme et filles toujours présentes chaque jour, phase dépressive surmontée, jouissance dans les 32° de la piscine, une béquille seulement...

La prochaine fois: photos de la rénovation des colonnes de l'atrium, peinture au pinceau sur échafaudage.
Bon jeudi

Ma "CURE" s'écoule doucement vers la fin, sortie fin octobre. Au travers de la photo annoncée, je vous rendre un hommage au Docteur Le Nouvel, médecin-chef de la rééducation. L'atrium du vieux bâtiment méritait une remise à neuf des peintures. En particulier les hautes colonnes supportant les balcons entourant ce grand vide.

Ce médecin avait dû batailler des années pour ce budget. Des hordes de peintres, avec pistolet, masques etc.. s'y sont mis. Et les frises ont bénéficié de pinceaux subtils pour faire ce que ns voyions comme des oeufs sur le plat. Amusant non?

Plus tard, début 1990, je croise le médecin achetant ses cigarillos sur notre petite place de Vauban (encore celui-là) Relatant mon départ sur transaction de mon entreprise, il m'informe qu'une cellule d'insertion venant de démarrer au Centre. Le nom était: "DEFI-H". Initiative innovatrice en ces années lointaines. Je parlerai de leur travail plus tard.

Si demain-matin, vs dégustez avec du pain grillé un oeuf ou deux, pensez à lui et à moi.


See you to-morrow.

Le bulletin de sortie au 30/10/89 est signé par la Docteur Joëlle Silber: jeune, grande, visage triangulaire, lunettes : ce tout en fait une médecin souriante, bonne écoute, calme absolu... devant les soucis ou malheurs des patients. Pour la remercier je lui ai offert cette photo, format 20 x 30 cm sur support rigide.

Oui, ce grand cèdre du Liban. Photo difficile à prendre: sur fond de nuages blancs= un contre-jour triste-noire; éclairé de face=sans relief. Il m'a fallu analyser une Pub-IBM avec un arbre comme illuminé par l'intérieur. Ayant observé, fin oct, le soleil bas frisant les branches par la droite: c'était la réponse.
Joêlle Silber a gardé son cèdre longtemps sur son bureau, car en plus, deux ans plus tard, une grosse branche a été arrachée par une tempête.

Joëlle est maintenant mariée avec un médecin, a trois ou quatre enfants.

Je sors ainsi, sans béquilles, un peu chancelant de par cette jambe gauche, pour laquelle une kiné intensive reste indiquée pour maintenir une souplesse des deux chevilles. Elle me confie aux bons soins du Centre Hosptalier René Dubos à Pontoise. L'espoir reste toujours de trouver une solution pour ce nerf sciatique poplité externe qui ne veut point se réveiller. Le mois de novembre donnera son verdict final. Au 16 nov, j'aurai 48 ans. Tiens, "le démon de midi" ne m'a pas saisi.

Prochain épisode sur la reprise de contact avec mon employeur.

Novembre: pris le train, seul, sur Paris-Gare du Nord. Réussi à descendre un peu la rue de la Fayette, jusqu'à la place Franz Liszt où il y a aussi une Eglise St Vincent de Paul avec fronton sur des colonnes grecques.. disons 800 m AR, avec précaution.
De par des réveils très matinaux, ballades dans la nature en voiture, dès 6 hrs du matin par un automne très clément.

Suivront visite de la Pyramide de Mister Pei (déjà un Chinois?) avec ma femme.
Premiers échos de mon employeur: la veille de mon départ vers Bxl, le récent PDG m'informe qu'il a négocié le départ du directeur commercial. A priori sans importance pour moi, puisque j'étais sous l'autorité directe du PDG. Ma fidèle Jojo m'apprend que le successeur est "Directeur Marketing", dans la trentaine et que ce dernier veut avoir l'Export sous son autorité. Forcément inacceptable pour moi qui ai développé ce service E avec beaucoup de travail et d'acharnement. Vous devinez la suite.

Entretemps, se construit tout près et enfin, un centre commercial Leclerc. Je renoue contact avec les copines d'Eva, toutes au lycée Montmorency.

La kiné, 3 fois/sem, est bien jolie et active dans le château du Baron Empain, acheté par son père italien et devenu entrepreneur bâtiment à la force du poignet.

J'ai une belle photo de moi, prise par ma femme: ce qui est rare. Je préfère vs offrir cette vue assez picturale.


A demain, lundi, je crois que les petits et ados retournent à l'école. Pour le meilleur et le pire.

16 Novembre: 48 ans, jeune et beau. Dehors sous un soleil éclatant. Magnifique gâteau, remarquez la bouteille d'Armagnac. Mon diabète était au repos, quasi disparu de par les menus au Centre.

Quelques jours plus tard, j'ai pris RV avec le Médecin du Travail, qui accepte ma demande de préconiser une reprise à mi-temps thérapeutique. LR avec AR envoyée à l'employeur. Par Joëlle, j'apprends que les bureaux Export ont été réinstallés aux RdC et qu'un petit bureau sans fenêtre et sans vue sur l'avenue de la République m'est attribué. Signes précurseurs d'un retour difficile.

Ainsi va la VIE

A demain

Décembre 1989: je prends RV avec l'employeur pour le mi-temps therapeutique. Mon supérieur, PDG, n'est pas là; le DRH et directeur Marketing non plus. Reçu par la Chef du Personnel, en charge des Paies etc.....

Nos relations antérieures n'étaient pas bonnes. C'était l'époque de l'application des lois Auroux, destinées à permettre l'expression libre des salariés. Elle n'avait pas digéré mes interventions dans ce contexte, où, fidèle à moi-même, je faisais des critiques constructives sur ce qui méritait d'être corrigé au siège. En tant que salarié et pas en tant que directeur Export. Bref, elle n'avait pas compris le sens positif de ces lois.

Réception froide et refus du mi-temps. Si je suis reparti bredouille, j'ai eu le coeur réchauffé par l'accueil de mon équipe et de bien d'autres personnes de l'entreprise.

Ce sera en janvier 1990, que je vais pousser les médecins à ne plus me mettre en arrêt.

Entretemps, ballades dans la nature, visite d'Auvers sur Oise et autres. Cette petite ville où Vincent Van Gogh a terminé sa vie malheureuse. Mon attachement à ce peintre remonte à très loin. Il parle la même langue maternelle; à la première Expostion Universelle après la guerre, en 1958 à Bxl, j'ai vu ses tableaux en vrai. A la même époque sortait le film américain de Vincente Minelli (père de Liza) :"LUST for Life", Kirk Douglas, toujours vivant, comme Vincent et Anthony Quinn+ comme Gauguin. Vs comprenez ainsi mon émotion devant la tombe de Vincent et de THéo, son frère.

Il y a quelques mois, je visitais le musée d'Orsay, en prenant quelques photos d'un auto-portrait et du tableau de l'église. Encore grande émotion.

Je vous laisse, jusqu'au prochain épisode, si vous le voulez bien.

Juste après ce premier contact avec l'employeur et sur le chemin du retour, j'ai été ingurgiter quelques bières au Café des Belges en face de la Gare du Nord. Cela détend et évacue un peu ma défaite. Au fond, je ne me rendais pas compte que j'étais dans une position de faiblesse, physiquement et psychologiquement. Je me revois monter le grand escalier en colimaçon, m'agrippant à la rampe, marchant aussi droit que possible. :pas content:

En janvier 90, au Centre Hospitalier de Pontoise, les spécialistes s'occupent de moi. Ils m'invitent après d'autres examens à un "staf", CàD réunion avec le patient et les 3 médecins concernés, qui débattent etre eux. Dans ce cas sur: faut-il tenter de transplanter un bout de nerf du genou droit vers le gauche, pour réanimer le nerf sciatique rompu?

Cela se passe exactement comme vs voyez sur des docu en milieu hospitalier. Chacun fait part de son opinion, pour peser les risques et chances de succès. Verdict: chance de succès inférieur à 10%. Comme le pied gauche est perpidiculaire par rapport à la jambe, sans devers, il faut arrêter la kiné d'assouplissement de la cheville. J'accepte leur conclusion et je ne le regrette pas réellement. Avec un échec (quasi sûr), une tentative ne se justifie qu'en cas de survie absolu.

J'affronterai cette situation, plus claire, fin janvier avec l'employeur.
Entremps, deux shots, scannés ensemble, lors de l'anniversaire du 16 nov.

Exceptionnel de capter ce très joli oiseau, deux fois.
Les lecteurs du sous-forum Jeux comprendront le rapport.

Suite demain: la transaction avec l'employeur.
Pluie réelle sur le Val d'Oise, les crocus restent fermés.

Ayant demandé aux médecins de constater la "consolidation", entraînant ainsi une aptitude au poste, sous réserves, par le médecin du travail, je reprends le travail dans l'ambiance déjà décrite avant. Ils me réinstallent dans un bureau avec fenêtre, à l'étage de la direction générale où mon équipe était avant.

Visite du DRH dont j'apprend indirectement qu'il a quelques soucis de santé. Il m'explique les intentions du nouveau directeur marketing. Ce DRH, avec qui j'avais de bonnes relations avant, a été emporté par un cancer un an après.
Je vois ce directeur marketing, jeune, bien sapé, qui m'annonce froidement que désormais je serais un responsable de zone pour la Grande Bretagne, compte tenu de mes capacités physiques réduites. Ma réponse était simple: il y a quatre ans, j'ai commencé ainsi avant de prendre la direction Export. Si vs m'estimez capable de me balader en UK, je peux l'être comme avant, DG de la filiale Belge+ tout le reste. Fin de non-recevoir de part et d'autre. Pour le fun: trois ans après, ce monsieur, bardé de diplômes, a quitté la scène et l'entreprise a dû se transformer profondément.

Entretemps, j'avais pris contact avec un avocat. Son conseil était: évident qu'ils veulent se débarasser de vous, pour satisfaire le dir.Marketing. La meilleure sortie est la transaction.

J'ai du rester env. 2 semaines dans ce bureau, sans faire grand'chose. Le PDG n'a pas daigné venir me voir, ce qui confirmait qu'il s'en foutait. Pour cause: ce PDG venait de l'alimentaire et ne connaissait rien à l'activité de matériel de stockage et manutention. Peu faire-play franchement.

Après de savants calculs, je revois le DRH en lui indiquant que s'ils me licencient, j'irai aux Prud'hommes. Je lui prépose la transaction avec un chiffre important. Je le sentais très gêné et il a bien voulu me donner son avis perso sur le traitement de mon cas. Salut Pierre, où que tu sois.

Ultime débat début février et accord sur un chiffre légèrement atténué pour la transaction. Se faisant et de par mon optimisme naturel, j'ai pris un sacré risque.
Bien que consolidé, la CPAM-AT n'a pas encore décidé le taux de l'invalidité permanente partielle (TIPP), dont dépend la rente à vie A.T. A son tour cette rente AT déterminerait aussi ce que la Prévoyance d'entreprise allait devoir verser en complément.

Comme tout au long de mon parcours professionnelle, je n'ai jamais hésité à quitter un emploi et d'accepter une recherche d'emploi. A l'anglo-saxonne.

Le jour de mon départ, j'ai organisé un modeste pot où j'ai été très ému par les cadeaux, venant de salariés bien au-delà de mon équipe. Mon petit discours était principalement consacré aux droits des salariés, qu'ils doivent défendre sans peur ni reproche. Le PDG et le dir.marketing n'en étaient pas, je ne les avais pas conviés.

Voilà le rideau presque tiré sur cette épisode propre à l'accident de travail et l'employeur.



En janvier 90 : feuilles mortes et givre. Belle photo je pense

A demain vendredi
Walter

Demandeur d'emploi, répondre à des offres et obtenir plusieurs entretiens.
Un bon CV d'un homme, multi-lingues, avec des employeurs étrangers et de nom. Aucun mal à expliciter pourquoi j'ai changé d'employeurs. Le hic est la période des 11 derniers mois. AT certes, avec séquelles.

Je me souviens d'un très long entretien, au Sofitel de Roissy, dans une suite, avec deux américains, en anglais of course. Contact facile: droit au but. Pour prouver que je marchais pas trop mal, j'ai arpenté la moquette luxueuse en long et large, avec de grands efforts pour marcher droit sans vaciller. Après, je me suis demandé si cela n'était pas une sorte d'auto-humiliation. Never mind.

Entretemps après la consolidation, examens multiples à la rue de Flandre -Paris à la CNAM des AT. Vers avril tombe le taux d'invalidité permanente partielle: 65%.( ce taux n'a rien avoir avec le % de la MDPH) Pour mémoire: jusqu'à un TIPP de 10%, la victime reçoit une somme forfaitaire définitive basée sur son salaire moyen.

Mai: chiffre fixé pour la rente: calcul complexe, car pour un salaire supérieur au plafond de la Sécu, une partie n'est pas intégralement prise en compte. Soit, il me convient, compte tenu des alloc Assedic et devrait s'y ajouter un complément de par la prévoyance cadre. Je commence à me sentir économiquement libre, sans pour autant décider de buller de 49 à 60 ans.

Le temps est venu de décider QUOI FAIRE, sachant que retrouver un job d'action avec voyages, rencontres... est exclu.



Dommage que l'horloge moderne a été intégrée au centre de la rosace. L'Isle Adam.
Demain: comment j'ai commencé à pénétrer des assoc en charge de PH. Encore une expérience avec découvertes parfois bien négatives.

Ah, ces premiers contacts avec les assoc: par courrier, offrant mes services dans leur commercial ou autres, mais pas en bénévole. Décevant: certains ne répondaient pas, d'autres par tél. n'avait aucun besoin. Personne ne m'a invité à un entretien. Bizarre: un monde clos et replié sur lui-même. Plus tard, je comprendrai mieux.

L'été 1990: vacances pour la 2ième fois chez l'habitant à Larmor Plage, avec notre cadette 15 ans, l'aînée 18 ans à pris ces distances par rapport aux vacances en famille. En harcelant le gestionnaire de l'assurance Prévoyance, ils me confirment enfin que, par le TIPP de 65%-AT, ils me verseront un complément par rapport à mon salaire des 3 mois avant l'AT. J'y perdrai forcément, puisque mon nouveau salaire (fixe+mobile) du mois de l'accident, ne sera pas pris en compte. Admettons.

Pour mémoire: Larmor Plage est tout près de Lorient avec sa vilaine, vieille base abritant les sous-marins français, mais allemands pendant la guerre.

Je me vois toujours aller dans une cabine tél. près de la plage pour les remuer.
Bonne nouvelle donc.

Shot de Mister Salens, 49 ans, jeune et beau(?), avec ce bas de contention que je porte toujours (pas la nuit). Et dans cette tenue, les regards en biais sur ma jambe commencent. J'ai pris une pose, disons de l'homme qui pense et regarde l'avenir.


A demain et bon dimanche. With sea,, sex and sun pour certains.

Damned: comme ailleurs, toutes les photos du début jusqu'au 3 mars ont disparu!!!

Je vs parlais des sorties pour découvrir ce dont j'avais été privé.
La Pyramide par ex., une autre visite avec ma fille: L'Arche de la Défense et la vue jusqu'à l'Arc de Triomphe. Sans béquilles, mais ma fille pouvait être la béquille de secours, en cas d'un mauvais pas ou une bousculade.

Contempler cet ensemble grouillant d'activité et de monde, sous un soleil éclatant en pouvant me dire, que je n'avais plus besoin d'en faire partie, dans la nervosité ou le stress ou le besoin impératif de gagner sa vie....

Une photo à laquelle je tiens beaucoup: la chute du Mur de Berlin s'était faite sans moi, gardant en mémoire Mstislav Rostropovitch et son violoncelle, assis sur une chaise... avec une sonate de Bach.

Chance: à l'intérieur du CNIT: des pans du Mur étaient exposés. La prise de la photo montre en haut la ferraille de fixation: fait expres pour confirmer que les pans sont vrais et non copiés d'un autre document. Ce roi-clown triste: parmi les innombrables graffitis, un des plus connus. J'étais très ému.

Le film de Wim Wenders " Les Ailes de l'Ange" avec l'acteur Falk (Colombo): cela vous dit quelque chose?
Tourné là-bas et dans plusieurs plans, Peter Falk longe ce Mur et ce Roi-clown y est bien visible.

Regardez-bien: il y a des trous dans le béton: pour voir de l'autre côté! Plutôt de l'Ouest que vers l'Est, car les Vopos faisaient leur sale boulôt en interdisant aux Allemands de l'Est de s'approcher du mur.

Voyant ce Mur en 1990, tant de souvenirs, propre à mon âge, remontent. Visité Cologne et sa cathédrale bien amoché début des années 50, échange entre familles belges et allemandes. J'ai connu ainsi, avant même de parler un mot d'allemand, une famille dont le père, officier, avait été fusillé par H...., ayant exprimé son rejet de cette politique-là. Ma soeur est resté longtemps amie avec les deux enfants-adolescents à l'époque.

Après, Ch. de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer ont oeuvré pour la reconciliation entre les deux pays, enfin avec la moitié d'Allemagne.

Ce Mur est tombé, comme le communisme . Il a fallu du temps. Et dire que Angela Merkel est originaire de l'Est.

Désolé pour les plus jeunes: l'histoire moderne mérite d'être mieux connue.

"DEFI-H" au sein du Centre J.Arnaud. Une innovation à cette époque: vs pouviez y accéder, étant TH, et même payé par le CNAESA, car considéré comme formation. L'essentiel était d'aider les PH a dresser leur CV, fixer le périmètre pour les entreprises à contacter e.a. Il y avait du bon et du mauvais, voir quelques nonchalances des formateurs. Ex: pour les CV: peu d'aide directe à l'égard des personnes ayant quelque mal avec le français ou avec l'écriture. Plusieurs PH m'ont sollicité pour le faire avec eux. Fait de bon coeur. Aussi, rapporté par des personnes : attitudes équivoques de certains "mâles" à l'égard de PH féminines.
Info non vérifiable. Vieux de plus de 15 ans, ces faits éventuels sont prescrits.

J'y ai trouvé les listes des assoc. et pu établir nombre de contacts par tél.

Ainsi j'ai été recruté en 1991 par une assoc, qui a pignon sur rue, pour m'occuper de leur action commerciale pour leurs ESAT et EA (ateliers protégés en ces temps-là). Drôle de découvertes: j'en parlerai dans la prochaine.

Shot de mes ballades 1991: ai l'habitude de visiter les cimetières militaires. Ici, sur la route de Senlis -N16 - cimetière de soldats néerlandais avec cette belle sculpture. Arrière-plan inévitable et un peu dérangeant.

Avant de relater mes 6 semaines dans l'assoc, je reviens sur mes ballades nocturnes et autres en 1990. Levé tôt, avec une BX blanche(celle où l'on peut la mettre plus haut, bien utile dans les champs...), peu de marche, Nikon au poing.

Ballades train-métro à Paris, aller voir l'ainée à la Sorbonne ou la cadette qui faisait aussi de la gym, comme notre petite fille ainée maintenant. Shooter comme un touriste du classique en essayant d'être original dans le cadrage.

Oui, dans ces ballades, j'étais heureux: mieux voir le tout, gens, monuments, graphismes, statues.... Retrouvailles et découvertes



Par un miroir d'une devanture, l'engin qui m'a fait handicapé. Le fameux hayon arrière, en position haute ici, mais à l'horizontale, quand un cariste fougeux m'a projeté contre ce plancher plus solide que mes genoux.
Shot 1990. Tiens, j'y porte mon écharpe rouge.

Présent ce 19 mars à Paris, parmi les personnes en fauteuil roulant, je me suis encore rendu compte quelle chance j'ai eu dans mon AT. Sans le soubassement du camion qui a arrête la course folle du chariot-élévateur, le hayon aurait cisaillé net mes deux jambes.

Six semaines dans cette gross assoc., à Paris, pour m'occuper de leur développement commercial. Le siège dans un bâtiment à étages hébergeait un ESAT (ex-CAT). J'ignorais totalement ce que c'était et j'y voyais des personnes handicapées, mentales ou poly-handicapés. Dans des ateliers franchement mal organisés: des chemins de circulation encombrés, établis, sièges en mauvais état. Couloirs menant à l'ascenseur obstrués par des cartons empilés, porte d'ascenseur quasi bloqué... Etrange pour un homme venant de l'industrie.

L'ensemble était dirigé par une dame d'un certain âge, plein de dévouement et de bonne foi. Il y avait aussi 10 E.A. (ateliers protégés), 5 en Ile de France et 5 en régions. Seulement 4 étaient en équilibre, les 6 autres faisaient des pertes d'exploitation, comblées par la générosité de l'Etat, sans contrôle réel de ce dernier dans ce début des années 90.

Ma mission était d'analyser ces situations négatives et de faire des propositions.
Visitant ces E.A., il devenait évident rapidement que les responsables n'étaient d'aucune façon assisté ou contrôlé par une hiérarchie quelconque. Pas de gestion analytique, pas de fichier clients, pas d'action commerciale. Ces directeurs étaient issus de l'action sociale, alors qu'un atelier protégé est une entité économique. La preuve en était apporté par les responsables en province, issu du monde de l'entreprise, qui d'année en année avaient réussi à être rentable, permettant des investissements et une expansion en terme d'effectifs. Je les ai rencontrés et eux n'avaient nullement besoin de moi.

Il y avait un détail pratique qui clochait: pour mes déplacements, j'avais demandé une petite voiture d'occase, genre R5 de l'époque, ne voulant pas priver ma famille de notre auto. L'on m'a donné une vieille 4L, à prendre chaque matin à Paris: bruyante, peu confortable et encore moins pour ma jambe et pied gauche, secoués par les vibrations bien connues de ce type de véhicule. Me contentant d'un bien modeste salaire, dès le départ, ce détail pratique me confirmait que cette vieille direction (quasi historique) ne se rendait compte de l'ampleur de ma mission et surtout de la situation catastrophique de leurs E.A.

Lors d'une réunion générale, j'ai ressenti l'opposition des directeurs incompétents, qui exprimaient clairement qu'un monsieur venant de l'extérieur (hors du monde associatif ou social) n'avait rien à leur apporter.

Au bout de six semaines, j'ai rendu la 4L et tiré ma révérence: à l'impossible nul n'est tenu.

Pour clore cet épisode, j'ai de loin suivi l'évolution de cette assoc: il leur a fallu des années pour assainir leur situation à tous points de vue. Le remplacement de la vieille équipe a été la première révolution, tout de même trois ans après mon passage.

Une photo, un peu graphique, dans le métroque je prenais tous les jours en ces temps-là.

A bientôt
Walter

1992 où j'ai été directeur-adjoint pendant 7 mois d'un atelier protégé, près de Roissy. Un soir, le directeur par intérim m'appelle en disant d'emblée qu'il n'a pas la compétence pour diriger cet AP assez important (45 salariés). Etrange entrée en matière, ns étions des inconnus l'un à l'égard de l'autre. Ici encore je ne cite pas l'assoc très importante, qui a toujours pignon sur rue et particulièrement chaque fin d'année. J'ajoute d'emblée, que depuis, ils ont mis de l'ordre chez eux.

De fait, le dir. remplaçait celui qui a dirigé tout cela pendant des années, avec peu d'efficacité. A cette époque les assoc. n'osaient pas licencier tel ou tel responsable incompétent, préférant le mettre dans un placard.

Dès le premier mois, je me suis rendu compte que la dir. générale ne contrôlait que très peu la gestion, la trésorerie, la politique sociale... des AP dans son giron.

Le comptable en place, absent par une glissade dans l'escalier, m'a laissé involontairement le temps de vérifier son travail, son organisation etc. Trop de signes me confortaient dans mon idée d'incompétence, d'irrégularités... et du non-contrôle par la comptabilité centrale.

Les dossiers individuels des TH débordaient de vieilleries, mais aucun trace de formation ou d'action particulière en leur faveur.

Au plan commercial: aucun fichier, aucune action... Pertes importantes depuis des années, toujours comblées par l'Etat. Bref, un bordel stupéfiant.

Arrivait à cette époque, l'Economiste de la DRTE (un vacataire, venant du monde de l'entreprise) en visite de fonctionnement. Ces constats confortaient les miens.

Pendant six mois, j'ai commencé à analyser le passé historique et débuté une action d'assainissement. Malgré la bonne volonté du directeur par intérim (de fait, un travailleur social, chargé d'insertion avant), le comité directeur central restait incapable de comprendre mes propositions, qui n'étaient que de bon sens, venant d'un bonhomme avec expérience de créer, diriger des équipes et filiales. Tous restaient dans l'approche sociale et d'ailleurs avec leur problème propre: admettre qu'eux-mêmes étaient tout de même défaillants depuis des années.

Lors d'une ultime réunion au siège parisien, au bout d'une heure, je me suis levé en disant: "désolé, je ne peux pas continuer à travailler avec des incompétents" et je suis rentré à l'atelier protégé, sous les ailes des avions de Roissy.

Une semaine plus tard, devant l'Economiste-DRTE, j'ai clamé : "Moi, je vais créer un AP (E.A. maintenant), sur mes fonds, hors association et ce sera une vraie entreprise sarl". J'ai tenu ma promesse courant 1993 et l'économiste, à la retraite maintenant, est toujours un ami.

Je dois rendre un hommage posthume à un jeune garçon handicapé lourdement, qui était 100% dévoué à la cause, à l'emploi des autres PH, avec une énergie stupéfiante, au quotidien malgré sa maladie. Khaled a succombé à sa maladie un an plus tard.

Aussi à un autre homme, Gérard Steinberg, dans une note prochaine. Salut Gérard.

La photo, sans rapport direct, pris sur l'écran TV, lors d'une diffusion de cet excellent film de Truffaut: "La Femme d'à Côté". La scène finale ou ses deux anciens amants se donnent la mort. Fanny Ardant et Gérard Depardieu. Avec "Le Dernier Métro" un des meilleurs films de Truffaut.

Bon WE
Walter

Pour créer la sarl TH-OISE, a commencé une enquête tout azimuth pendant 12 mois pour enfin démarrer en novembre 1993.

Démarches pour découvrir la complexité administrative d'une création auprès d'entités qui ne sont pas toujours très accueillantes, alors qu'ils sont payées par le contribuable. (Chambres de commerce, des métiers...Impôts etc) Assisté à un congrès de l'UNEA (le GAP: Groupement des Ateliers protégés): ayant fait part de mon projet, un autre participant
m'a rapporté des propos très moqueurs à l'égard de ce bonhomme, Belge en plus, qui prétend créer un AP, hors du monde associatif, sur ses fonds.

Encore maintenant, dans certaines assoc. il y a ce a priori à l'égard des militants, hors assoc.

Excellente collaboration, officieuse avec l'Economiste Guy S. - DRTE, à la maison pour construire un dossier béton pour obtenir l'agrément.

A l'époque, une sarl pouvait démarrer avec un captital social de 50 000 FF. Souvent une nelle sarl avec ce capital ad minima n'inspire pas grande confiance. Ns avons opté pour 100 000 FF, comme argument sérieux dans l'enquête marketing. Cette dernière action est l'essentiel, l'indispensable pour ne pas courrir à l'échec en 2 ou 3 ans.

Frapper aux portes de centaines d'entreprises pour présenter le bébé. Fascinant, un intérêt réel par les entreprises, mais.... d'évidence, impossible de décrocher des commandes fermes avant le démarrage.

Tout au long de mes pérégrinations: avec l'oeil de mon Nikon. Exemple dasn ce quartier de Belleville-Paris, ces statues de Niki St Phalle, devant un bâtiment moderne.
A cette occasion, je me suis fait piquer mon portefeuille mis, bêtement, dans la poche extérieure de mon imper. Suis un peu spécialiste : vol, oubli dans un train, mis sur le toit de la bagnole et l'oublier.:pas content: Anecdote: déposant plainte pour les papiers dérobés, dans le commissariat proche, ces braves policiers voulaient m'obliger à aller au nouveau commissariat à plus d'un kms. J'ai montré ma patte folle avec le beau bas blanc.. ils ont accepté de prendre ma plainte.

Que de souvenirs. Je reviens sur un ami disparu, Gérard. Il était dans la grosse assoc, responsable des idées nouvelles, mais très bridé par le directeur un certain Philippe. Gérard et moi avons alors beaucoup discuté sur des activités à créer pour cet AP de Mitry. Sans pouvoir les concrétiser. Plus tard, il est venu nous voir chez THO à Taverny. Très amaigri, car atteint d'un cancer dû à l'amante. Il avait travaillé pour EDF comme électricien et l'amiante était très présente dans les gaines des immeubles.

A son tour il avait quitté l'assoc et était devenu responsable d'un foyer pour travailleurs.
Vaincu par la maladie, je lui ai rendu visité régulièrement. Cela lui faisait plaisir pour oublier les traîtements lourds et son invalidité s'aggravant rapidement.

Ma dernière visite s'est faite un mois environ avant son décès. Sa maman était présente, une personne savoureuse, plein d'humour et d'amour pour son fils de 54 ans.

Un mois plus tard, j'appelle pour annoncer mon passage et sa fille m'annonce que son père est enterré le jour même. Faute de pouvoir ouvrir son agenda électronique, ils n'avaient pu m'avertir. J'ai commencé à raconter tout le bien que je pensais de Gérard, de ce que ns avions vécu ensemble comme vrais amis, tout les deux animés par la solidarité. Jusqu'aux larmes, sa fille et moi.

Un jour, chez THO, Gérard me disait: Walter, toi tu es un Humaniste. Non, Gérard, je ne suis qu'un petit chef d'entreprise avec des convictions, l'Humaniste c'est toi, depuis bien plus longtemps que moi. OUI, Gérard, l'ami humaniste auquel je pense souvent.

Prochain épisode: le démarrage réel de TH-OISE.

Je ne désespère pas de trouver dans ce forum spécifique, les aventures d'une autre personne qui a pu réintégrer le monde d travail ou le monde actif.

Walter

En avril 93, ns déposons les statuts de la sarl. Le même mois, la DRTE nous accorde l'agréement Atelier Protége pour 3 ans. Restait à trouver un local industriel. Où? Fait le tour des mairies des communes avoisinantes: certains maires allaient m'informer et ne l'ont pas fait. Le maire de Bouffémont : non, il ne connaissait personne d'un terrain en friche.
Elargissons la quête, finalement nous louons un atelier + bureaux dans la zone d'activités des Chataîgniers à Taverny. 150 m2 + 50 m2 de bureaux.
Embauche de Marc, l'ancien de Sagem et de deux opérateurs, orientés A.P.: Eric et Naîma. Dans l'atelier quasi nu, sauf quelques postes de travail d'occasion, avec cette petite bande!

Un seul client au départ, qui avait promis de nous confier du travail. De fait, moi-même n'étant ni manuel ni technicien, officiellement nous allions oeuvrer dans le câblage et électronique d'exécution. En fait: le début pendant 3 mois:=ébavurer et trier des pièces en plastique. Soit. Mais un CA insuffisant pour payer le loyer!! :pas content:

Contact pris avec la Mission Handicap du GIM (Groupement des Industries Métallurgie): il nous branche sur un industriel en ventilation, devant quitter un vieil atelier à Clichy. Visites, analyse pour stocker son matériel et négociation pour nous confier deux tâches: stocker ses produits importés d'Allemagne, assembler des petits ventilateurs (câblage, montage, tests) et assurer l'emballage+expédition tous les jours des commandes de leurs clients.

Ainsi dès juin 94, l'atelier était bien rempli et l'effectif élargi.

La photo de cette période: au fond, Eva en stage ouvrier pour ces études et brandissant un grand collant pour le C15 que ce 2ième client nous a vendu pour 2 000FF. En dessous: notre cher OMAR, à gauche ERIC , de dos Naïma qui nous est toujours fidèle, à droite avec la barbe MARC et devant lui JACKY. En arrière-plan une partie de stockage. D'ailleurs, ns avions aussi installé en hauteur une plateforme de 50m2 pour les produits finis allemands.

La table pour le déjeuner en plein milieu de l'atelier; un an après ns avons construit de nos propres petites mains un coin repas avec frigo, micro-ondes etc.

Voilà, ce qu'était notre première année d'exploitation. Avec des pertes jusque fin 1995; deux années avec pertes est classique pour une jeune entreprise. Surtout quand l'on ne vend que des heures de travail, sans produits propres.

Bonne lecture
Walter

Petit à petit, ns trouvons de nouveaux clients, dans le domaine électronique. La photo-1995 donne une petite idée: il s'agit d'une plaque avec une multitude de circuits imprimés. Ces petits CI vont, après, être implantés dans un petit boitier.


Il y a un certain nombre de composants, de nature diverse, qu'il faut d'abord implanter dans les petits trous, sans se tromper. Ensuite la plaque est retournéee, pour faire les micro-soudûres sur les tiges des composants. Un travail de précision avec le fer à souder, sans provoquer des court-circuits.

Marc étant un bon enseignant, a réussi à apprendre la technique à 3 de nos opérateurs, complétement sans expérience antérieure. Naïma, malgré une main gauche plus ou moins inerte, ainsi que Sandra et Jacky sont devenus les spécialistes. Avoir de bons yeux, ne pas trembler et ne pas faire des "pâtés", CaD pas trop de soudûre Même moi, j'y suis arrivé.

Cette spécialité s'est développée avec d'autres clients, sur des produits pointus. De fait, l'implantation sur des grands CI et en grande quantité se fait par des automates sophistiqués. Pour les plus petits et quantité inférieure à 500 pièces, l'automate n'est pas rentable.

Alors, filles ou garçons, avez-vs appris quelque chose?

Les fleurs font contraste: Beau, non

A demain, dimanche....

La saga continue: parlons de Jacky, vu sur une photo antérieure. Ce garçon était reconnu TH, mais orienté vers le milieu ordinaire et non pas vers le milieur protégé,(dont les CAT et A.P del'époque) Ns voulions une personne avec une certaine expérience en travaux électroniques. Pour ce salarié ns ne bénéficions pas des aides spécifiques sur son salaire.

Excellent collaborateur, mais au fil de 2 ans sa situation se dégrade (tremblement des mains e.a) et il ne pouvait plus intervenir dans les travaux de précision. Ns avons demandé et obtenu une nelle orientation par la Cotorep vers le milieu protégé. En même temps, Jacky avait un trajet domicile-travail long, habitant Rosny s/Bois.

Sur idée de Gérard,(salut Gérard) ns avons réussi à le mettre à disposition d'AIR France au siège social à Roissy. Son trajet direct devenait léger. Son travail: procéder au remplacement des ampoules/néons dans l'immensité de cet immeuble. Travail plaisant: sur base d'une liste détaillée il allait dans tous les bureaux ou bâtiments, pouvant causer au personnel très accueillant. Il était très apprécié et notre travail consistait à rencontrer ses responsables tous les 3 mois.

Au bout de 2 ans, moins d'un mois avant la fin, la Mission Handicap refuse au directeur de la Logistique d'AF la reconduction, sur base d'un article du Code du Travail. Or ce directeur, dès le départ, avait fait sauter dans le contrat avec THO, cet article, car il voulait péréniser cet emploi. Une autre solution était possible: lui donner une autre affectation pour un travail similaire. Mais non la "bonne femme" de leur Mission s'y est opposé.

Après, par hasard, au cours d'une réunion publique à Cergy, j'ai eu l'occasion de lui dire en face mon opinion sur son attitude. J'étais entouré de personnes - chefs d'entreprise qui m'on évité de lui jeter mon verre à la figure. Une longue lettre recommandée au toujours PDG, M. Spineta a reçu une réponse après trois mois, par son directeur de cabinet: LANGUE DE BOIS! Le Directeur de la Logistique m'a clairement exprimé son désaccord total, son désarroi et son impression que M. Spineta n'avait probablement pas eu vent de ma lettre. Pour mémoire, le PDG a lui-même une fille non voyante.

Bref: THO perdait du jour au lendemain un CA pour ce détachement et notre Jacky était replongé dans un trajet super-long.

Il ns a fallu neuf mois d'effort pour le faire embaucher par un atelier proche du domicile à Noisy le Sec.

Tout cela pour illustrer le sectarisme d'Air France, encore davantage entreprise d'Etat que maintenant, avec pourtant une Mission Handicapés. J'espère qu'ils se sont améliorés depuis.
Tout cela aussi pour démontrer les difficultés pour une PH, dont la santé s'était agravé.
Salut Jacky

En 1995, ns avons perdu plus de la moitié du capital social. Les lois obligent de publier que malgré cela, l'activité continue. Ns le faisons en augmentant ce capital par intégration des sommes mise à disposition de la sarl par le compte courant d'associés. Le capital devient ainsi de 225 KF, soit 34 300 € et est resté ainsi depuis.

En 1997 je prends une décision importante et à risque: construire un deuxième atelier alors que ns ne sommes que locataire. Ce qui signifie, qu'en cas de départ du site, cette construction appartient au bailleur, sauf démontage.

Ce nouvel atelier trouve son nom : le "310" parce que cet investissement est de 310 KF. Sans concours bancaire, car ns désirons rester indépendant. (Ni Dieu, ni Maître) Une nelle activité "Conditionnement de liquides" impose cette extension, avec d'autres nelles actvités. Ns achetons notre première remplisseuse semi-automatique pour le voisin, au fond de la photo. Pour des flacons de 50 ml à 5 litres en produits lessiviels ou répulsif pour les chiens (beurk). Avec une machine-remplisseuse de seringues pour colles à deux composants.

Mésaventure avec le permis de construire: un adjoint au maire me confirme que ns pouvons couler la dalle et ce en alignant l'atelier existant et le nouveau. En finale, la mairie n'accepte pas l'idée, car si alignés, l'atelier laisse à l'arrière un gap de 40 cm avec un bâtiment voisin!!! Je provoque une réunion avec le maire, entouré de 3 adjoints. Ce bougre refuse définitivement, alors que ns sommes en zône industrielle et que l'esthétique ou des alignements sont justifiés en milieu urbain, mais n'ont de fait aucune importance en industriel. Défaite pour bibi. M..... Argument: l'adjoint (parti depuis) vous a mal renseigné! Dalle à prolonger, coût extra: 10 000 FF:grrrr:

Comme quoi l'Etat aide les petites entreprises, atelier protégé en plus et notre adresse est dans la rue des ENTREPRENEURS. MerciMonsieur le maire et ex-député.

Avant même que notre 310 ne soit installé complètement, j'y organise une réunion, dans le cadre de la commission EMPLOI du Grivo, syndicat patronal. Pour l'emploi des PH et aussi à but commercial pour se faire connaître et respecter. Auditoire nombreux, avec entre autres, l'Economiste de la DRTE-Paris, l'homme qui nous a tourjours soutenu jusqu'à sa retraite. Salut, Cher Guy.

Je retrouverai un article dans le journal local : j'y étais beau (costume, cravate...) et éloquent avec de l'humour et une bonne inter-activité avec les présents. Dans un esprit oecuménique, ns avions invité les autres A.P du Val d'Oise en leur accordant 5 minutes pour parler d'eux. Ces messieurs (monde associatif) ne nous ont jamais rendu la pareille. Salut les "collègues" des assoc.

Prochaine note sur nos collaborateurs.
Walter

Le groupe en 2001, devant notre beau 2ième atelier: le 310.


De droite à gauche: Naïma, toujours en place, avec un bébé né en 2008. Marc: 1er responsable de production, mon contemporain, à la retraite fin 2001. Le pilier essentiel pendant 8 ans.
Omar: ce "petit" qui écrivait avec liés et boucles en français et très analytique à l'égard du vocabulaire. Me consultait souvent sur l'exacte définition d'un mot, pour confronter nos compréhensions. Très actif jour après jour.

Jacky dont je parlais déjà le 8/04. Claire: assistante administrative à mi-temps, maman d'un grand fils handicapé. A son départ, pour trouver un plein temps, je ne l'ai pas remplacé, assumant seul le tout, par économie.

Sam: français née à Pondichéry. Indien donc: expression verbale très limitée. Très polyvalent. L'homme des charges lourdes, le plus costaud d'ailleurs. Toujours dans l'équipe.

Bibi: je portais encore chemise et cravate, quand je visitais des clients potentiels. Pour la photo: les deux sont rouges. Suivez mon regard.

ViVi: jeune comme Naïma, petite déficience. Elle a tout appris chez nous et est devenue très polyvalente. Après 5 ans, elle a suivi ces parents du côté de Poitiers où elle a trouvé sans Pb un autre atelier protégé, avec des contraintes horaires, un peu moins cool que chez THO.

Johnny: toujours présent, un peu gamin, difficultés d'expression. Habite seul dans un appart d'une assoc, avec d'autres. Un peu casse-cou avec sa mobylette. Grâce à cette assoc. il part régulièrement en vacances de groupe. Un peu moins polyvalent que Vivi et Naïma pour les travaux délicats.

La jeune femme rousse: désolé son prénom m'échappe. Resté que le temps de deux CDD longs. Sympha et a eu un enfant plus tard.

C'était l'équipe en 2001: par respect je suis resté discret sur leur handicap. Ils sont le témoignage que l'intégration dans le monde du travail est réalisable, avec leurs efforts et l'accompagnement justifié. Même sans formation au départ. Pratiquement tous pourraient trouver un emploi dans l'entreprise classique. Certains l'ont fait. Il va de soi qu'en 2009, quitter une entreprise adaptée est devenue moins facile et à risques.

A la prochaine je parlerai d'une année où ns avons moulé des sculptures d'une grande beauté, destinées aux Musées de France.
Bonne semaine
Walter